Djibouti : Cape to Cape un accueil chaleureux

Djibouti

Avec son arrivée sur le sol Africain, Cape to Cape est entré de plein pied dans l’aventure. La traversée de la république de Djibouti puis de celle l’Ethiopie, l’un des pays les plus pauvres du monde n’a laissé personne de l’équipe indifférent. La beauté des paysages et la simplicité des gens ont marqué pour longtemps les mémoires.


L’étape Djibouti à Addis Abeba
marque un tournant de l’expédition Cape to Cape.
Dès son arrivée à Djibouti, la nouvelle équipe de conducteurs eu pour tâche de remettre les véhicules en conditions de route. Ces derniers avaient été débarqués du roulier qui les avaient transférés d’ Aqaba ( Jordanie ) quelques jours auparavant.

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Heureusement, les craintes de Pierre Alain Brendel, chef de Projet n’étaient pas fondées. Aucun camion n’a été pillé durant le transport par bateau. Par 50°, une chaleur accablante quand on y est pas habitué, chaque conducteur a vérifié son camion Kerax ou Scherpa sur les conseils de Gérard.

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Contrôles des mécaniques, des niveaux moteurs et boîtes notamment, mais aussi des trains roulants puis inventaires des matériels dans les cantines entreposées dans les racks…

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La vidéo cape to cape Djibouti

A 40 kg en moyenne la cantine ( située à 1,50 mètre de hauteur ), les gouttes de sueurs perlaient sur les fronts. Pour Mouss, ( le cuisinier ) et Martin le challenge est tout autre. Il s’agissait de trouver le ravitaillement en produits frais pour plusieurs jours et surtout aux meilleurs prix. Pour les commerçants de la ville c’est une aubaine même s’ils sont habitués à ce genre de tractation avec les bases militaires avoisinantes et les avitaillements des bateaux faisant escales au port. Au menu de Cape to Cape pour la semaine à venir, il y aura du rôti de boeuf, des filets de poisson et des cuisses de poulet !

Grâce aux efforts fournis par tous, les véhicules sont parés à prendre la route en fin d’après-midi. Mais la journée n’est pas finie. Protocole oblige, les équipages doivent prendre le volant pour une courte parade en ville avant de rejoindre l’Ambassade de France où est donnée une réception. Dans les rues, c’est l’effervescence au passage du convoi. Une foule se masse le long de l’itinéraire, les gamins courent pour accompagner les camions qui ont parfois du mal à se frayer un passage dans le trafic pourtant stoppé par la police locale. A cette heure, le centre de Djibouti est encombré de voitures, de bus et de camions klaxonnant à qui mieux mieux. Quant aux taxis, certains ont un vécu qu’ils ne peuvent renier : carrosserie cabossée, mécanique délabrée… on est loin des critères français en matière de sécurité.

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Si l’on rencontre des gens très sympathiques et honnêtes dans la capitale, il faut reconnaître également que le touriste est parfois considéré comme un gogo à plumer par certains Djiboutiens qui se présentent comme guide, faisant maintes promesses sur la visite de Djibouti et proposant des choses plus ou moins douteuses comme, issue du passé colonial encore récent, une visite de courtoisie à Mamie Fanta ! La ville de Djibouti est un grand port et à l’instar de tous les ports du monde, offre un contexte propice aux dérives.

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De retour à l’hôtel, tard la soirée, Sylvain donne le programme du lendemain : petit déjeuner à 6 heures, chargement et démarrage des moteurs 1/2 heure plus tard et départ du convoi sous escorte à 7 heures. Cela ne laisse pas beaucoup de temps pour se reposer !

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La route de tous les dangers

A 7 heures du matin, la capitale djiboutienne dort encore. Sous la conduite d’une escorte policière, le convoi traverse la ville rapidement pour rejoindre la N1 en direction de la frontière avec l’Ethiopie.

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Nous longeons le port en pleine expansion. Situé à la pointe de la Corne de l’Afrique, celui-ci est devenu une plaque tournante car permet l’éclatement des marchandises arrivées par la mer rouge vers les pays qui ne possèdent pas d’ouverture sur la mer. D’ailleurs une ligne de chemin de fer relie Djibouti à Addis Abeba. Toutefois, les marchandises sont acheminées pour beaucoup par la route et encore à dos de chameaux.

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Sorti de la capitale c’est un paysage d’un autre monde que nous découvrons preuve d’un tellurisme récent. A la limite des plaques arabe et africaine, les cheminée volcanique crache des vapeur d’eau qui forme les oasis. D’ailleurs, le lac Assal, point le plus bas d’Afrique est un univers désertique fait de sel d’où partent les caravanes vers l’Ethiopie.

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Nous croisons plusieurs d’entre elles sur notre chemins. Au rythme de 30 km par jour, les chameliers marchent à coté de leurs bêtes (sans jamais les monter ). Ils chantent en travaillant comme en marchant avec comme seul repas un peu de céréales le matin et le soir à la nuit tombée. Sans autorité autre que la leur, ces hommes sont caravanier vers 12 ans, à la retraite à 30 et leur espérence de vie ne dépasse pas 45 ans.

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Le long ruban d’asphalte tire presque droit sur quelques kilomètres avant de grimper en lacets à flanc de montagne. La N1 est empruntée par d’innombrables camions qui transitent les marchandises entrent le port de Djibouti et l’Ethiopie. Même s’ils ne sont pas de première jeunesse, la plupart présente un état général satisfaisant surtout ceux appartenant à la flotte d’une des compagnies de transport. Pourtant, de part et d’autre de la route, à intervalles réguliers des carcasses rouillées témoignent des nombreux accidents. Difficile de déterminer les causes de ces sorties de route qui semblent assez spectaculaires vu l’état des épaves. Rupture de la mécanique ? Assoupissement du conducteur ce qui n’aurait rien d’étonnant avec cette chaleur ?

En haut d’un col, à priori sans danger particulier, ce sont plusieurs camions couchés qui jalonnent les bas côtés. Les conducteurs des Sherpas en tête de convoi ont déjà surnommé l’endroit : “le col de la peur” lorsque la radio crépite.

K2 s’est renversé

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L’accident est incompréhensible. Le Kerax qui roulait à vitesse modérée ( la même allure que les autres soit environ 50 km/h ) s’est renversé sur le côté au sortir du tournant et a glissé sur une trentaine de mètres avant de s’immobiliser en contrebas de la route. Heureusement, chauffeur et passagers étant sanglés dans les sièges baquets, il n’y a aucun blessé parmi les trois occupants. En revanche les dégâts matériels sur le camion sont importants. Nonobstant la carrosserie chiffonnée malgré l’arceau de protection extérieur et le pare-brise éclaté, la mécanique en a pris un sérieux coup notamment au niveau de la transmission. Le pont avant a reculé en oblique d’au moins quinze bons centimètres. Mais déjà l’équipe s’est mobilisée pour remettre le camion sur ses roues sous la vigilance de l’escorte policière. Il faudra compter deux bonnes heures d’efforts pour mener à bien l’opération puis encore quelques heures pour effectuer les réparations de fortune qui s’imposent. Remettre en ligne le pont, brider la suspension gauche dont l’étoquio a cassé net…

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Par sécurité et ne pas gêner le trafic , le convoi est garé sur le terre-plein de l’autre côté de la route. Quelques minutes plus tard, un camion déboule sur celui-ci et fonce dans le talus pour ne pas heurter le premier Kerax de la file. Encore une catastrophe d’éviter de justesse.

En fin d’après midi, K2 ressort du trou par ses propres moyens mais ne peut encore reprendre la route en toute sécurité. Pendant qu’une équipe restreinte reste sur place avec un Sherpa pour poursuivre les travaux, Cape to Cape installe le bivouac à quelques kilomètres du lieu de l’accident. Une dizaine de militaires arrive immédiatement pour assurer la sécurité du campement. Les hommes en armes patrouilleront toute la nuit. Les voir aller et venir n’est pas très rassurant. Le guide a prodigué ses conseils pour éviter les piqûres de scorpions nombreux dans la régions : chaussures dans la tente, ( ne pas oublier de les secouer lorsqu’on les chausse ) , ne pas marcher pieds nus dans le sable… En fait ce sont de grosses araignées des sables qui se montreront la nuit tombée, attirées par la lumière du campement. Toutefois, cette première nuit de bivouac dans le désert a quelque chose de magique. La voûte céleste est magnifique avec cette multitude d’étoiles habituellement invisible.

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Au petit matin, l’expédition Cape to Cape est au complet mais le bilan de la veille n’est pas fameux : K2, le camion accidenté ne peut poursuivre l’expédition dans l’état où il est malgré les efforts faits. De plus, l’un des Sherpa rencontre des problèmes électriques qui lui interdisent tout démarrage. Impossible à réparer sur place car il faut reprendre une partie du faisceau, il sera au final pris en remorque par un Kerax.
Le convoi fait maintenant route vers la frontière. Le trafic s’avère toujours aussi dense. Pas ou peu de voitures particulières, quelques taxis “brousse”, mais beaucoup de camions dont la remorque se dandine de droite à gauche. Heureusement ils ne roulent pas très vite car doubler un tel équipage n’est pas toujours aisé. Peu avant midi, nouvel incident. Un Sherpa qui avait prit les devants est victime d’un accrochage avec un camion citerne et sa remorque. L’accrochage est sans gravité grâce au bon réflexe du chauffeur français qui a choisi de jeter son véhicule dans le fossé lorsque la remorque l’a touché une première fois. Malgré les éraflures et un capot cassé sur le côté, Bernard préfère faire un constat à la mode “Africaine”
t’as rien, j’ai rien, tout va bien, au revoir “.

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Nous reprenons la route qui longe maintenant de grands lacs salés. Nous croisons quelques caravanes de chameaux. Vers midi le convoi arrive à la frontière. Le soleil tape dur et l’on dépasse largement les 50°. Avec une certaine nonchalance, papiers en mains, les autorités Djiboutiennes entreprennent le contrôle de tous les Kerax. Après quelques négociations, ils est enfin convenu que seuls une ou deux cantines seront ouvertes pour chaque camion… le temps passe. Nous voilà maintenant du coté Ethiopien garer en plein cagnard. Pendant que Martin s’active avec les formalités, l’équipe trouve un abri sous un vaste hangar. Au moins, il y a de l’ombre même si la chaleur reste étouffante. Allongés à même le sol, des militaires jouent aux dames. Ce sont des champions. L’un d’eux propose une partie à l’un de nos conducteurs mais mais ce dernier ne se laisse pas prendre au piège. après deux ou trois parties gagnées, il est certain de perdre sa chemise. Enfin, Martin revient avec les passeports et les papiers de camions. Seulement 5 heures pour un passage de frontière, c’est dans les normes, on a connu beaucoup plus. Avant de s’élancer sur les pistes Ethiopiennes, il faut refaire les pleins de carburant à la prochaine station située à quelques centaines de mètres. Mouss profite de ce laps de temps pour préparer rapidement un casse croûte pour les équipages. A cause de la chaleur, un vent tournant se lève. Deux colonnes de poussières tourbillonnantes viennent sur les camions. Pas de temps à perdre, tout est remballé et le camion cantine fermé. Les deux nuages jaunes passent à quelques mètres du convoi. Impressionnant !

La frontière passée, Il est décidé que les deux véhicules seront acheminé directement sur Addis Ababa en attendant une remise en état qui sera effectuée à Nairobi. Quand à l’étape passant par le Danakil, jugée trop dangereuse, elle est annulée. En effet des bandes de pillards détroussent les voyageurs et de plus, les troubles avec l’Erythrée Ainsi, nous prenons la direction de la Libela.

A suivre….

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