L’Itinéraire d’un Iveco Voyageur en Amérique du Sud – 1ère Partie

L’Itinéraire d’un Iveco Voyageur en Amérique du Sud – 1ère Partie

Le voyage et la vie nomade? c’est ce qu’on aime. Jacky et Laëtitia, piqués par le virus du voyage et l’enchantement devant les grands espaces, ont choisi de quitter leur quotidien sédentaire pour un mode de vie différent : en voilier, en catamaran, en fourgon aménagé et aujourd’hui en 4X4. Voilà donc 10 ans que le voyage et l’itinérance sont leur quotidien, entrecoupé de quelques périodes de sédentarisation, juste le temps de préparer un nouveau projet.

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Plusieurs critères nous ont guidés dans le choix d’un 4X4 : une mécanique simple, peu d’électronique, pouvoir vivre et tenir debout à l’intérieur. Notre coup de coeur : Teneree, un Iveco 4X4. Notre histoire avec ce fourgon a commencé en novembre 2013.
Après 10 mois de préparation, nous voilà à Anvers à bord d’un cargo qui, en 22 jours de mer, nous dépose en Uruguay, au nord de l’Argentine. Cette traversée est l’occasion de parler voyage avec 10 autres nomades véhiculés.

Arrivés à Montevideo le 6 décembre 2014, tels des oiseaux migrateurs, nous suivons les saisons.

Destination Ushuaïa, la ville la plus mythique de ce parcours en Patagonie, avec ses gauchos, la steppe et le vent, les pistes à travers des pampas à couper le souffle, nos premiers guanacos et les chevaux sauvages. C’est un dépaysement total. Ces terres du sud du Chili et de l’Argentine nous offrent des bivouacs au milieu de nulle part, avec le vent qui nous apporte l’air frais de l’Antarctique. Après avoir passé Noël en compagnie des manchots de Magellan, nous passons le jour de l’an dans le parc national Tierra del Fuego, à Ushuaïa.

Nous tricotons dans ce Sud, à la découverte de magnifiques sites au doux nom de Perito Moreno, les Torres del Paine, El Chaïten, le Mont Fritz Roy, Porvenir et ses manchots royaux. Nous avons soif d’aventures et envie de jouer les explorateurs qui foulent pour la première fois le sol d’une terre inconnue.

Direction le nord du Chili, à Tocopilla où nous découvrons l’océan pacifique ! A Arica, nous nous posons un peu pour observer des lions de mer. La côte est joliment parsemée de villages de pêcheurs à la forte odeur marine. Des cormorans à pattes rouges peu farouches nourrissent leurs petits et posent pour la photo. Nous poursuivons notre route jusqu’au désert d’Atacama et sa frontière avec la Bolivie où nous rencontrons des vigognes, cousines des guanacos.

De là, nous partons sur les pistes du Sud Lipez et du salar d’Uyuni. Mars est la bonne période pour admirer ces étendues aux couleurs changeantes, aux formations rocheuses imitant des arbres, et aux lagunes les plus incroyables que nous ayons rencontrées : la laguna verde rendue célèbre par une photo vue du ciel, la rouge laguna colorada et le fameux salar.

Plus au nord, nous bivouaquons au bord du lac Titicaca. C’est un enchantement : baignade, pêche à la truite et chouette rencontre avec d’autres voyageurs, surtout des cyclo-campeurs.

Le Pérou est là, tout proche avec la piste qui nous conduit aux portes du Machu Picchu. Nous sommes morts de fatigue après avoir grimpé des marches sur 700 mètres de dénivelé, mais quel moment magique à 2438 mètres d’altitude ! Nous remontons le temps à Cuzco, capitale de l’empire Inca, et à Ollaytambo.

On continue à grimper jusqu’en Equateur en passant par le milieu du monde (« mitad del mundo » près de Quito). Puis, nous bivouaquons à des altitudes atteignant parfois plus de 5 000 mètres ! A des hauteurs pareilles, cuisiner devient très compliqué ! L’eau ne boue pas : nos pâtes sont toutes gluantes !

Dans l’Oriente, nous découvrons la jungle verte et humide et sa faune pittoresque : les caciques et leurs nids comme des chaussettes, les singes si concentrés sur leur travail d’épouillage de chiens qu’ils ne voient pas que nous les prenons en photo, des coatis roux, des oiseaux … Au lever et au coucher du soleil, la forêt s’anime et se remplit de cris de toutes sortes : quel vacarme ! Nous profitons des cascades au bord de la route pour nous doucher. Bivouaquer est aussi l’occasion de faire notre lessive ; ici l’eau ne manque pas et nous transformons Ténérée en étendoir.

En Colombie, nous sommes accueillis à bras ouverts. Ici, tout le monde lève le pouce pour signifier que le touriste est le bienvenu et nous donnons de grands coups de klaxon pour les saluer ! Nous découvrons la vallée de Cocora réputée pour ses palmiers les plus hauts du monde. Certains peuvent atteindre 70m de hauteur. C’est impressionnant. Cette région est aussi pour nous l’occasion de découvrir des oiseaux uniques comme les araçaris qui ressemblent aux toucans, des pics-verts à tête rouge et à pois blancs et des motmots à sourcils bleus.

La Colombie est aussi le pays des plantations de café ; il y en a à perte de vue !
Après le point le plus au sud de l’Amérique du sud, nous voici au point le plus au nord, avec le village de Cabo de la Vela dans la péninsule de la Guaira. C’est le désert total où le orange domine. Nous sommes chez les indiens wayoo. Le vent est chaud et sec, rien ne pousse et l’eau est précieuse.

Le Vénézuela est tout proche. Nous l’avions visité il y a une quinzaine d’année avec notre combi VW, nous y voilà de nouveau, mais sans pouvoir réellement en profiter car l’économie du pays est telle que l’insécurité règne quasiment partout et du coup, bivouaquer n’est plus possible. Petite halte en hôtel ou en posada, le taux de change est si favorable ! Les terres de la gran savana vénézuelienne nous permettent de retrouver la nature et les bivouacs solitaires près des rivières. Les indiens qui gèrent la région sont autonomes depuis longtemps et il n’y a pas d’insécurité.

Nous entrons au Guyana en passant par le Brésil. Mauvaise surprise, on ne nous laisse que 3 jours pour traverser le pays … La piste en latérite est jalonnée de ponts en bois et nous apercevons des singes et des toucans.

Nous passons vite le Suriname et sa végétation magnifique car nous avons hâte d’arriver en Guyane pour retrouver nos amis et profiter de la saison sèche. Après avoir traversé le Maroni qui forme une frontière naturelle, nous empruntons la route qui va de Saint-Laurent à Cayenne. C’est un véritable plaisir de rouler sur une belle route asphaltée avec des panneaux indicateurs. Et cerise sur le gâteau, nous assistons à la remise en liberté d’un bébé caïman par des jeunes étudiants dans une crique en bordure de route.

Il y a des pays qui se révèlent parfois de véritables coups de cœur. Imaginez, on est à 7000 km de la France, et pourtant nous sommes dans une région française avec une végétation et une faune de rêve. Même en ville, on peut croiser des perruches, des agoutis, des colibris, des singes, des oiseaux multicolores et des fleurs comme l’orchidée, reine de la forêt. En excursion, nous découvrons de magnifiques chemins bien balisés où nous attendent des carbets pour le pique-nique et où accrocher nos hamacs.

Avec le 4X4, c’est un régal, on peut prendre des pistes assez praticables comme celle qui mène aux chutes Voltaire avec la magnifique crique Tatou ou encore la crique Fourgassié sur la route de Kaw. Dans le marais de Kaw, on peut observer facilement caimans, tortues matata, hérons et aigrettes de toute sorte. Lors de notre balade à Roura, nous avons la chance de rencontrer David Riché, le maire, qui organise, avec son guide, des excursions sur le marais. Grâce à lui, nous découvrons ce biotope fantastique. Son guide, Gabriel, habitant du petit village de Kaw, connaît tout de la faune et la flore locale. Quel moment magique lorsque nous buvons un apéro en pleine savane, sur les rives du marais !
La Guyane, ce n’est pas que des eaux couleur coca, on peut aussi trouver de l’eau claire presque turquoise comme aux Iles du Salut. Ces lieux idylliques sont lourdement chargés d’un passé carcéral inhumain qui a largement contribué à donner mauvaise réputation à ce département. Les animaux qui peuplent ces îles sont peu farouches : des singes, des perroquets, des agoutis et même un caiman dans la mare !! Pour nous y rendre, nous montons à bord d’un catamaran et pas n’importe lequel, celui de Guyavoile, qui a permis de réaliser l’expédition du 7ème continent !! Celle-là même qui est entrée en guerre contre les déchets plastiques qui polluent nos océans. Merci à Sandrine pour nous avoir fait découvrir cette expédition. C’est ça aussi le voyage, des rencontres imprévues qui changent une pensée, une vision. La Guyane est pour nous aussi l’occasion de renouer avec nos baskets, si, si ! les chemins de randonnée, le plus souvent en forêt primaire, sont faciles et stimulants puisqu’on sait qu’on va forcément voir quelque chose comme les morphos, papillons bleu électrique, ou encore ces extraordinaires colibris !! Impossible de partir quelque part sans emporter son appareil photo !!!

Nous rencontrons beaucoup de singes hurleurs, mais peu de saïmiris, petits singes rigolos. Peu importe, tout près de Cayenne il y a un sanctuaire : L’Ilet la Mère que nous rejoignons en bateau depuis la marina de Dégrad des canes. Mélanie, de Wayki Village, conduit sa barque avec douceur, malgré le clapotement un peu fort de la vague ce matin. Les saïmaris ont tellement pris l’habitude de voir l’homme qu’ils nous courent après pour voir si on n’a rien dans le sac !! La végétation est luxuriante : des manguiers, des bananiers, des arbres géants comme les fromagers, et une vue à couper le souffle sur les autres ilets de Cayenne, entourés d’une mer parfois vert émeraude. On passe la journée entourés de ces petits singes ; la nature devient un écran géant qui nous captive. Hélas, c’est l’heure de rentrer et Mélanie, revient nous chercher. On n’ a vraiment pas vu passer la journée !

Nous terminons notre séjour en assistant au lancement d’Ariane 5. La fusée décolle de Kourou. C’est un moment intense. On voit d’abord une couleur jaune orangé, le bruit vient après ; ensuite, il ne reste plus qu’un point lumineux suivi d’une traînée de fumée blanche. On a juste l’impression que l’espace devient accessible et peut-être une prochaine destination !

La Guyane nous a permis une escale technique de choix, puisque nous avons pu rallier à notre projet des partenaires comme Easy Drive et France pare-brise. Nous avons également amélioré l’aménagement intérieur et effectué la vidange complète des huiles moteur et boîte.

Après toutes ces balades, ces bivouacs, nous allons reprendre la route. Prochaine étape le Brésil.


Laëtitia et Jacky

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2 Commentaires

  1. L’Itinéraire d’un Iveco Voyageur en Amérique du Sud – 1ère Partie
    Félicitations. Quel est le coût approx. A/R Amsterdam/Montévidéo avec votre vehicule ?
    Grand merci.
    Serge et Odile
    du Var.

  2. L’Itinéraire d’un Iveco Voyageur en Amérique du Sud – 1ère Partie
    Bonjour, je viens de me porter acquéreur d’un Iveco 40-10 avec le souhait de rejoindre, tout comme vous Montevideo.
    Pourriez vous me communiquer la compagnie cargo où le transitaire qui a permis cette traversée ? Un grand merci pour votre reportage et votre réponse.

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