La famille toyota : LJ 70 et KZJ 90

J’aurais presque tendance à ralentir dès que je croise un 4×4. Alors, imaginez vous quand je surprends un LJ 70 et un KZJ 90, clignotant à gauche, en train de rentrer dans le même jardin… C’est plus fort que moi, il faut que je m’arrête pour en savoir plus.

Malgré l’étonnement de me voir surgir derrière eux, le couple que j’aborde m’accueil avec ce sourire signifiant : » On peut vous aider ? « . Oh que oui vous le pouvez.
Je me présente, excuse ma tenue limite et explique rapidement la raison de ma visite àl’improviste. Amusés par cette rencontre et surpris de l’intérêt qu’ils suscitent le couple me proposent l’hospitalité d’un salon de jardin et le réconfort d’une boisson fraîche. Elle est la bienvenue en cette après-midi du mois d’août. Evidemment la discussion s’engage et me permet de faire connaissance avec les propriétaires et leurs véhicules.

Le Toy Bleu, un LJ 70 dans son jus d’origine, est arrivé le premier. Il est comme neuf. Maryse l’a acheté, il y a 7 ans en remplacement d’un Mitsubishi Pajero qu’elle a gardé 5 ans.
Pour elle, une voiture ça doit être un 4×4 !. 10.000 kilomètres parcourus par an c’est peu, mais quand on est viticulteur, c’est 7.000 kilomètres de chemins, cassant l’été et boueux l’hiver.

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Alors les camionnettes et autres utilitaires, merci, elle les laisse aux autres. Maryse veut du confort, de la sécurité et la certitude d’accéder à ses vignes quel que soit le temps. Elle a eu beau chercher, seul son 4×4 lui propose tout ça à la fois. De toute façon avec l’habitude de conduire en hauteur, plus question de rouler en berline alors…
Le reste du temps, c’est à dire quelques jours par an, ils aiment se rendre dans les Vosges. Là aussi le 4×4 s’impose. Rien de tel pour réaliser de longues excursions dans la montagne, ou pour découvrir des petits coins de paradis isolés. On ne vous parle même pas de la facilité à sortir de la station après une nuit de neige.
Bref, on est dans la famille du 4×4.


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Après 4 ans de bons et loyaux services, le LJ avait fait son temps et Maryse voulait s’en séparer. Moi j’ai trouvé que cela faisait peu ; un véhicule réputé increvable qu’on limoge a 40.000 kms : doit y avoir une bonne raison.

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Mais voilà, le KZJ est sorti, et Maryse en était amoureuse. Le LJ était victime de son âge, déclaré inapte, placé en préretraite.

Coup du sort, à cette période, la BX diesel de Jeannot tombe gravement malade. Elle n’a beau rouler que dans les champs, il lui faut le contrôle technique. Mais vu son grand âge et l’utilisation qui en a été faite, on ne peut plus rien pour elle.
L’opportunité est trop belle. Jeannot l’agriculteur s’est attaché au Toy bleu. Il va pouvoir le reprendre. La décision est vite prise et les arguments qui l’étayent sont nombreux : Pour accéder aux champs, pour transporter les outils et tirer de lourdes charges, rien de tel qu’un 4×4. Il sera aussi bien utile pour la chasse. C’est comme ça que le père Toy est resté dans la cour.

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Le KZJ 90 est commandé en même temps. Cette fois ci, plus question de la prendre de couleur sombre bien trop salissante pour des gens aussi maniaques. Il sera gris.

Les premiers essais sont concluants, et on fait les éloges du petit dernier. Son confort est bien supérieur, sa planche de bord a évolué, l’assise des sièges est meilleure en un mot, il donne presque l’impression de rouler dans une berline…La hauteur en plus.

Le freinage est sécurisant, les capacités de charge et de franchissement…de chemins…restent les mêmes. Ce sont déjà de bons points, rapidement gagnés.

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La plus grosse différence, Maryse & Jeannot la rencontre au niveau des performances pures. Là, c’est le jour et la nuit. Le 3 litres turbocompressé est gavé de couples et de chevaux. Ils lui trouvent un confort et une souplesse d’utilisation sans précédent. On lui prête même des dons de magiciens puisqu’il a réussi à rapprocher les Vosges. Bref, il a hérité des vertus de son père, et en a perdu les quelques défaust…

Apres cette première prise de contacte, j’ai l’impression que les 4×4 ont toutes les vertus et tous les droits chez ce sympathique couple. D’un coup, les berlines semblent ne jamais avoir existé.

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Bien conscient que les TOYs roulent fréquemment hors du macadam, je me risque à aborder le chapitre de l’utilisation tout terrain un peu plus soutenue. Le silence qui s’en suit me laisse entendre que cette discipline leur est inconnue.

Tant pis, c’est dommage, mais après tout, chacun fait rouler son 4×4 où il le veut. Pourtant, au bout de quelques instants, piqués aux jeux, Maryse & Jeannot proposent de profiter de ma présence pour faire leurs premiers essais. Motivés, ils se justifient par le besoin de connaître les limites du véhicule et ses capacités réelles.

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Il ne nous faut pas plus de 3 minutes pour quitter la table et s’installer au volant. Maryse ne veut pas conduire et me laisse les commandes du KZJ, Jeannot habitué à ses tracteurs va s’occuper de son LJ. On est parti.

Je confirme instantanément leurs dires concernant l’aspect intérieur et le confort. C’est du velours. Moteur en marche nous quittons le village et force est de constater que le moteur est bien vivant. La puissance est au rendez-vous. Les accélérations sont franches et le couple présent tres bas. La départementale que nous empruntons est avalée sans le moindre problème, les nombreuses irrégularités du terrain ne viennent pas perturber notre cap, bien guidé par le train avant indépendant… J’ai juste trouvé le Toy un peu mou sur l’avant lors de freinages appuyés ou de virages bosselés, mais les amortisseurs d’origine accusent 30 000 kilomètres dont 21.000 de chemins…

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Après avoir parcouru à titre personnel de très nombreux kilomètres en BJ 40, puis en LJ70, je peux vous assurer que les Toy ont fait d’énormes progrès. Je n’ose imaginer les performances d’un KZJ 90 de 160 cv…

Nous quittons le macadam pour un chemin de vignes. On m’explique que les derniers orages ont raviné les chemins, laissant de profondes saignées. Quel soulagement, il va y avoir du sport. La première est attaquée de bais, afin de mettre les deux roues diamétralement opposées dans le fond du trou. Rien à faire, les pneus ne quittent pas le sol. Le débattement arrière du KZJ est énorme. Les roues arrière vont chercher l’adhérence au fond de tous les trous. Je ressors presque déçu sur le régime du ralenti sans la moindre perte de motricité.

Derrière Jeannot prend nos traces. Le passage paraît moins compliqué avec le bleu Si dans le cas du KZJ, l’essieu arrière fait tout le travail pour compenser le faible débattement des roues avant indépendantes, le LJ équilibre entre avant et arrière. Au chapitre des suspensions, rien à redire.

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On reprend la route direction d’un petit bourbier toujours bien frais. Je m’y engage le premier et coince au milieu. La faute à qui, aux triangles de suspension avant qui n’offrent pas la même garde au sol qu’un pont rigide. Immobilisé en léger croisement de pont, je tente une marche arrière. Les pneus route ne veulent rien savoir et patinent à n’en plus finir. Dans ce cas, plutôt que de forcer, j’enclenche le bouton magique du blocage arrière. En y mettant un peu de bonne volonté nous revoilà à l’entrée du bourbier. Maryse me confie qu’elle s’imaginait devoir envoyer Jeannot pour chercher un tracteur.

On réessaye ? Bien sûr !. Je coupe le bloc arrière et mets légèrement plus de gaz. Le beau toy soulève de la boue, salit son capot, butte sur la même bosse, progresse difficilement mais finit par se retrouver au sec. Soulagement pour ma copilote. Derrière nous, Jeannot prend son élan et franchit la zone sans trop de difficultés. Il faut dire que nous avions fait le passage…

L’après-midi ne sera qu’une enfilade de croisements de pont, bourbiers, grandes grimpettes et petites zones trialisantes.

Selon les passages, les jugements diffèrent. La garde au sol de LJ est bien meilleure que celle du KZJ, le rendant impérial dans les passages profonds ou les ornières.

Par contre, le potentiel du moteur du KZJ est tel que les grimpettes à fort pourcentage, truffées de croisements de pont et de marches se négocient sur l’élan. Quand on pense qu’il reste encore le moyen de bloquer le différentiel arrière…

Moralité, les TOYs ont bien changés depuis le vénérable BJ 40. On ne peut pas leur reprocher d’avair gagné en agrément de conduite sur route, ainsi va l’évolution du 4×4. Par contre, les concessions faites au confort ne le sont pas au détriment des capacités de franchissement. Bien mené, je vous promets qu’un KZJ est capable de beaucoup et, réputation TOY oblige, pendant longtemps.

De retour, on me confie que les deux 4×4 n’ont jamais été aussi sales, et n’en auront jamais fait autant. Pourtant, après l’indispensable coup de nettoyage haute pression, pas une griffe ni une éraflure. On n’est pas des sauvages quand même.

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C’est la fin de l’après-midi, et l’heure des  » au revoir « . Radieux d’avoir découvert les véritables capacités de leurs engins, Maryse et Jeannot me raccompagnent.

Je suis sur qu’après une séance comme aujourd’hui, ils les aiment encore plus leurs TOYs.

Textes et photos : Nicolas

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