Mercedes G « Dakar 1983  Jacky Ickx et Claude Brasseur replica»

Mercedes G « Dakar 1983 Jacky Ickx et Claude Brasseur replica»

Une étoile était née…

Il a fallu se pincer pour y croire ! Mais non, ce n’était pas le fruit de notre imagination. Là, au milieu du tumultueux camp du Dresden Breslau 2007, c’était bien le Mercedes n° 142 reconnaissable entre tous. Le « G » de l’équipage Jacky Ickx et Claude Brasseur qui remporta le Paris Dakar 1983. Si ce n’est qu’une réplique exacte de ce mythe sur 4 roues, cette belle des sables qui ne fait plus que de la « promos » pour ses sponsors de l’époque a le mérite de nous offrir un petit voyage dans le passé…On avait 20 ans et le Dakar nous faisait rêver.

Mercedes G « Dakar 1983 Jacky Ickx et Claude Brasseur replica »

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Jörg Sand est journaliste dans la presse automobile Allemande. Sa passion pour le Paris Dakar, son histoire, le 4×4, le Mercedes G n’ont pas de limites. La parution de son livre « Das Große Neue Mercedes G-Klasse Buch » ne suffit plus, alors lui viens une idée; Recréer les véhicules mythiques (Allemands, bien sur !) qui ont fait cette légende en y associant financièrement les partenaires de l’époque.

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Il commencera par « répliquer » une Iltis Uniroyal victorieuse en 1980 (1e, 2e et 4e au général). Puis, avec l’accord et le soutien essentiel de Mercedes, Texaco, Recaro, Bilstein, Michelin Allemagne, il se lance à la recherche d’un G 280 GE qui un fois transformé en « n°142 » offrira animations sur des salons et événements sportifs pour le compte des partenaires de l’opération. Un concept intelligent qui satisfait tous les acteurs du monde de l’Off Road, permettant en plus à Jörg de rouler dans l’une des autos qui l’a fait rêver et enfin à tous les passionnés de profiter de l’occasion pour poser devant ce mythe pour une photo souvenir.

Un « coup de pub » rentable puisque cette réplique historique a nécessité un budget raisonnable de 35.000 € (Véhicule d’occasion modèle 1982 trouvé en Suisse inclus).

Sous le capot polyester, on (re)découvre le six cylindres en ligne 2,8 L (2746 cm3) essence Mercedes (montés sur les G 460 jusqu’en 1990). Ce solide gaillard équipé de son injection Bosch K-Jetronic développait d’origine 156 Ch à 5250 Tr/mn et un couple de 23 m/Kg à 4250 Tr/mn. Sur la version du Dakar 1983, les performances moteur sont optimisées par l’usine en Allemagne grâce à un gros travail sur le haut moteur et une injection modifié offrant 220 Ch. Le filtre à air, la direction assistée et le système de freins (Disques avant, tambours arrière) restent d’origine.

Pour nous, confrère journaliste Français, ce sera le privilège d’être aux commandes d’un de ces monuments des Dakar d’antan… Nous voici, goûtant avec plaisir chaque vibration, chaque réaction de ce G d’exception histoire de rêver quelques instants la fameuse et célèbre traversée du Ténéré de ce 5e Dakar de 83 au rythme d’un échappement latéral inox reproduisant très exactement sans bémols le refrain d’époque avec les watts du 6 cylindres …220 Ch. Merci Jörg.

Bientôt 30 ans…Et toutes ses dents.

Oui, les watts…et plutôt façon Rock’n roll car le G est physique comme toutes les autos préparées de l’époque. Châssis court, moteur assez pointu, boite de vitesse 4 rapports, on réalise la performance de l’équipage sur 10.000 Km de désert, de pistes de trous, de bosses et de pièges. Du solide pour militaire sans fioritures. Calé dans les indispensables baquets, la tenue de cap est saine sans rebonds vicieux. Facile de rester sur la piste malgré les suspensions fermes.

En ce qui concerne les suspensions, le célèbre fabricant d’amortisseurs Allemand Bilstein a lui aussi participé à ce projet de réplique. Il ne pouvait en être autrement puisque qu’en 1983 pratiquement tous les ténors du Rallye Raid (Lada Poch, Range Halt’up…) étaient équipés de cette marque. On notera que si les ressorts hélicoïdaux Eibach (autre partenaire d’hier et  d’aujourd’hui) d’origine sont conservés, le corps du pont avant a été sérieusement renforcé comme à l’époque.

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Il faut s’accrocher au volant car la direction (pourtant assistée) revoit tout le relief. Lancé, le casque devient obligatoire autant par sécurité que pour atténuer les hurlements de l’échappement lorsque l’on est à fond de 4. La motricité n’est que rarement prise en défaut, les pneumatiques Michelin XS font toujours merveille dans les zones de sable mou si l’on n’a pas oublié d’enclencher le pont avant. Mais le G est un gars qui à de la ressource avec en réserve deux blocages de différentiels de ponts et le rapport de transfert court. Du Mercedes émane une sensation de solidité brute, il semble indestructible encore aujourd’hui.

Recaro célèbre fabricant de sièges pour la compétition automobile participe à la création de ce « G Dakar » réplica en fournissant sièges, supports et harnais, répliques exact de ceux de l’époque. On notera que le système de réglage des sièges d’origine fut conservé. Simple, il était très apprécié car il permettait le réglage de la hauteur.

À l’avant du G, la bonne étoile qui guidera l’équipage à travers le vent de sable du Ténéré. Les passionnés du Dakar de cette époque noteront que les longues portées Hella Rallye 3000 n’étaient pas présente en 1983 contrairement au « A-Bar » et aux protections de phares d’origines. Ces dernières étaient maintenues par des vis papillons permettant le nettoyage des phares. Les plus pointilleux apprécieront la plaque d’immatriculation « 6885 PX 78 », remarqueront la taille réduite du marquage TEXACO sur le pare chocs et l’absence du blindage avant ajouré en cours de réalisation.

Michelin Allemagne contribuera aussi au projet en fournissant son pneumatique Off road par excellence de l’époque ;  Le XS.  Un dessin si particulier aux larges pavés pour ce pneu exclusivement sable. Une enveloppe aux flancs indestructibles (Jusqu’à 12 plies) qui permettait de rouler en basse pression dans le sable peu porteur. Ici, la dimension 750 R 16 (215 R 16 d’origine) montés sur jantes tôle Mercedes offrent sur le Dakar quelques centimètres de garde au sol supplémentaire.

Après une carrière exemplaire de 28 ans, le Mercedes G (pour Gelandwagen autrement dit auto pour terrain) reste l’une des icônes du vrai 4×4 à la réputation comparable à celles des land Rover et autres Jeep. Sa fin de carrière pourtant annoncée depuis des lustres n’empêche pas Mercedes de réactualiser son G greffant sans cesse de nouveaux moteurs

Dernièrement le 320 Cdi, semblant ne pouvoir se résoudre à voir disparaître ses lignes carrées et ses vitres plates du catalogue maison. Normal ! Comment se séparer d’un véhicule aussi fascinant qu’intemporel ? Comment mettre fin à plus trente ans d’histoire sans y laisser un peu de son âme…Et certainement de sa clientèle?

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Oui, plus de trente ans, puisque la première maquette en bois du G remonte à 1973, début d’une collaboration efficace entre Mercedes et Steir-Daimler-Puch AG spécialiste de la transmission intégrale. Destiné au départ à produire un véhicule à la tenue camouflée, l’usine de Graz en Autriche (800 employés) se mets en place à partir de 1975. Des ateliers sortira en Février 1979 le G en uniforme ou en bleu de travail qui symbolisera rapidement l’archétype du 4×4 fiable et robuste d’outre-rhin.

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Dés 1982, face au succès commercial, le G enfile inévitablement le costume trois pièces s’équipant d’un chauffage, d’ailes élargies, de sièges Recaro, de jantes alliages, il est disponible entre autres en versions 240 GD (Diesel) et 280 GE (Essence) de 156 Ch. Le G de Mercedes poursuivra sa carrière jusqu’à nos jours.

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1982 marque aussi le retour à la compétition pour Mercedes absent des circuits depuis l’accident du Mans en 1955. Jacky Ickx a su convaincre, il sera aux commandes d’un G sur le Paris Dakar…

Le tableau de bord du G tel que le célèbre équipage l’a connu. À l’époque sur le Dakar on était encore très proche de la série. Sur la console centrale par exemple, seul l’autoradio a disparu au profit de manomètres de pression d’huile, de température moteur et Voltmètre. On notera les deux témoins rouge de blocages de différentiels avant et arrière d’origine bien visible face au pilote et la boîte manuelle 4 rapports.  On dégarnit l’habitacle, on installe un arceau, un volant cuir, un coupe-circuit, le G bien né se faisait 4x4 de course. Sur notre version d’aujourd’hui, seul manquent les instruments de navigation de l’époque ; Terratrip et boussole…

Mon Pari ?…Dakar.

C’est presque ça…Un pari entre copains !

Janvier 1980, Jacky Ickx et Claude Brasseur découvrent comme bien d’autre le Paris Dakar à la télévision. Plaisanteries, bravades…Pourquoi pas nous ? C’était parti pour l’aventure, l’Afrique, la liberté pour le multiple vainqueur du Mans et le célèbre comédien. Pour le premier ayant connu toutes les facettes de la course, le Dakar est vécu comme… Un retour aux sources au milieu d’une nature fantastique. Pour le second, star du show biz pratiquant le karting, le radios de l’époque annonce… La star n’est plus qu’un homme face à lui-même.

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1er Janvier 1981. Au départ du Trocadéro, il y a cohue, foule, télés, radios, 291 inscrits. C’est l’année des « fous » en Rolls, en buggies, en Side-car, en Datsun, en Talbot, en Panhard, 504, R30, Alpine, Fiat, Lada, Range, Toy et… en Citroën CX sur la porte de l’une d’entre elles on peut lire Ickx/Brasseur… C’est dans cette ambiance folklorique dans un état d’esprit bon enfant, que tels deux amateurs notre équipage de star s’élance en direction de Dakar au volant de l’une des berlines 2400 Gti du team officielle Belge (4 autos). Le début de la légende pour Ickx/Brasseur, Citroën et…Le Dakar.

Malgré une belle bagarre opposant les frères Marreau (Renault 20), Briavoine (Lada Niva), Metge (Range Rover) et Ickx, la Citroën CX connaîtra de problèmes de suspensions lors de l’étape Gao-Tombouctou et devra abandonner. René Metge et Bernard Giroux iront au bout (malgré la légendaire boîte de vitesse refaite tous les soirs) offrant cette année-là sa seconde victoire à land Rover. On remarque cependant un Mercedes G privé qui se classe 5e, au volant un certain Georges Groine…

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Janvier 1982. En ce lendemain de jour de l’an place la Concorde, au milieu des 385 inscrits du 4e Dakar nous retrouvons notre équipage (moins amateur) aux commandes du n°154, l’un des 4 G pratiquement d’origine que Mercedes engage officiellement pour la première fois.

Aux cours des 10.000 Km (5963 de spéciale) à travers Algérie, Mali et Sénégal l’équipage Ickx/Brasseur, prudent au début, commence à s’imposer aux scratch. Mais, malgré 7 victoires d’étapes, un CP manquant à l’appel anéantit les espoirs de podium cette année-là. L’équipage, le G et le team Mercedes naissant prouvent qu’ils ont l’étoffe des meilleurs face aux renards du désert que sont Briavoine, Lartigue et bien sûr les frères Marreau qui s’imposent au volant de leur(s ?) R 20 Renault. Mercedes y croit désormais puisque Jean Pierre Jaussaud n’était pas loin, il occupe la troisième marche du podium à Dakar avec l’un des G officiel.

Pari gagné…Dans la tempête.

Janvier 1983. Un an plus tard Jacky Ickx et Claude brasseur sont à nouveau au rendez-vous place de la concorde, riche de leurs expériences passées, prêt pour la revanche. Ickx sait lire la piste et Brasseur s’avère avoir un très bon sens de l’orientation en plus de ses talents de navigateur.

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D’autres part, l’équipe Mercedes est cette fois plus conséquente ; Assistance lourde( Camions), assistance légère (autos) et avion pour contrôler tout ce petit monde. Cette année c’est pour gagner. Et s’il n’y a que trois G officiel engagés, l’un des équipages se compose de Jean-pierre Jaussaud (3e en 82) copiloté par Jean Da Silva. Ce dernier (avec son équipe implantée chez Mercedes à la Courneuve) s’est penché sérieusement sur le cas du G durant un an. Il en résulte une préparation très visible extérieurement (aérodynamisme) et moins visible (injection, échappement, poids, consommation, renforts et suspensions). Le G pousse plus fort, plus fluide il consomme moins (850 Km d’autonomie) et il est plus solide. Bref, il est devenu sur, adapté au tracé de ce 5e Dakar tant attendu et redouté à la fois puisqu’il empreintera pour la première fois le terrible Ténéré…

Les 385 concurrents en parlent encore 25 ans après ! Le rêve magnifique deviendra cauchemar lorsqu’une terrible tempête de sable engloutit la course. 40 équipages s’y perdent, Thierry sabine retrouvera les derniers naufragés 4 jours plus tard. Les rescapés à Dakar ne seront que 123…

Les G de Jaussaud/ Da Silva et Ickx et Brasseur sortent de la tourmente aux avant postes. Le G n°142 imposa à la course un rythme d’enfer dès la seconde étape africaine (Ourgla-El Goléa). Ickx et Brasseur deviennent même irrésistibles en pointant avant les motos lors de la 4e étape à Bordj Omar Driss. L’équipage Jaussaud/ Da Silva sur le second G très performant se voient imposé le rôle d’assistance rapide alors que chez les adversaires les plus menaçant, Lartigue (Range), Trossat (Lada), les Marreau (R18) et bien sûr René Metge (Range) s’accrochent poussant à fond leurs mécaniques pour d’incroyables performances lors de magnifiques passes d’armes (On notera, en autre, un incroyable 180 Km/h de moyenne pour Trossat sur sa Niva lors la dernière grande étape Algérienne !). Mais Ickx est déjà trop loin. Alignant 5 victoires d’étapes, impossible d’aller chercher le roi de l’asphalte désormais aussi à l’aise sur les pistes. Dakar accueillera Ickx et Brasseur en héros.

Ce ne sont pas les réclamations déposées pour « tricherie » concernant le transfert (autorisé) par le règlement de pièces mécaniques (Marquées au départ) de la voiture de Jaussaud (Donc hors course) sur celle de Ickx qui marqueront la légende du Dakar, c’est bien la victoire de trois star ; Le Mercedes G et deux ex-néophytes de l’aventure africaine. C’était bien la philosophie de Thierry Sabine…

C’est ainsi que le Mercedes G a acquit ses lettres de noblesses dans le monde du 4×4. Notre équipage du jour brillera encore sur le Dakar aux volants de Lada, Porsche, Peugeot faisant taire à tout jamais les mauvaises langues.

En parlant de Porsche, Jörg, dans la saga des Allemandes qui ont marquées l’histoire du Dakar, Il te reste à refabriquer une Porsche 959 replica. Facile, le modèle d’origine existe encore…Au musée national de l’automobile à Mulhouse par exemple. Mais c’est un autre chapitre de l’histoire du dakar…

Fiche technique du Mercedes G Dakar n°142 :

 Moteur : Mercedes 6 cylindres en ligne, essence, arbre à cames en tête, injection Bosch K-Jetronic.

 Puissance : 220 Ch à 5500 Tr/mn.

 Boite de vitesse : Manuelle, 4 rapports.

 Transfert : 2 rapports,  pont avant enclenchable, 2 blocages de ponts.

 Freins : Disques avant, tambours arrière.

 Châssis : Séparé type échelle à longerons.

 Carrosserie : Break 3 portes avec ouvrants polyester.

 Longueur : 395 cm.

 Largeur : 170 cm.

 Hauteur : 200 cm.

 Garde au sol : 28 cm.

 Poids : 1600 Kg.

 Réservoir : 220 L (+ réservoir d’origine).

 Suspensions : ressorts hélicoïdaux Eibach et amortisseurs télescopiques Bilstein sur ponts rigides.

 Direction : Assistées, à billes.

 Pneus : Michelin XS en 750 R 16.

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Photos DR

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1 COMMENTAIRE

  1. Mercedes G « Dakar 1983  Jacky Ickx et Claude Brasseur replica»
    le top de plus il y a le Lada de mon pote Eric et son pilote André

    Il est beau le « G »

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