Passage de gué en 4×4

Un cours d’eau représente une barrière naturelle infranchissable, à tel point qu’on s’en sert parfois pour matérialiser une frontière entre des pays ou des états C’est pour dire. Dès que l’homme de cro-magnon a su empiler 2 pierres, il a fabriqué des ponts. Et dès qu’il a su empiler 2 bâtons de dynamite, il les a fait sauter. Comme quoi, maîtriser la traversée d’un cours d’eau c’est quelque chose de capital.

Eh bien nous, on les traverse en voiture avec ou sans pont.

Un gué, c’est un passage inoubliable. Attention, je considère un gué comme la traversée d’un cours d’eau, ce n’est pas le passage dans une mare inerte.

Donc un vrai passage à gué en 4×4 reste un souvenir inoubliable, gravé a jamais dans la case  » bon souvenirs  » de la mémoire d’un pilote de 4×4.C’est comme un gros dévers mal négocié, ça laisse des traces. Moi je me souviens de toutes mes traversées, mais pas forcément de tous mes croisements de ponts, ou autres plantages. Comme quoi ça représente autre chose.

C’est joli un passage à gué. Ça fait des vagues, des éclaboussures et de belles photo. C’est un peu angoissant aussi ; on ne sait pas exactement ou l’on met les roues, si il n’y a pas de trou ou de pierres cachées par le courant. Et puis, on sent la puissance de l’eau qui pousse. Bref, c’est le pied.

Pourtant, c’est comme tout le reste, pour arriver sur l’autre rive, mieux vaut mettre toutes les chances de votre côté.
La première consiste à bien connaître son véhicule. Il est indispensable de savoir ou se situe la prise d’air moteur. C’est elle qui définit la hauteur d’eau maximale. Au-delà de cette limite, votre moteur va aspirer du liquide à la place de l’air. L’eau n’étant pas compressible, ce sont les soupapes, les bielles ou la culasse qui vont faire office de fusible. C’est bon pour le garagiste, mais pas pour vous.

Connaître son véhicule c’est aussi en connaître les limites. Installer un schnorkel sur un 4×4 essence non protégé, c’est un tuba donné à quelqu’un qui sait pas nager…Etanchéifiez avant tout le delco et la bobine. Sinon : calage assuré dès que le ventilateur aura pulvérisé de l’eau dans le bloc moteur.

Sachez aussi que les joints de porte sont étanches, dans une certaine limite…

La seconde chose à oublier : l’élan.

Désolé, je sais que vous commenciez juste à vous y faire, mais contrairement à toutes les autres leçons de pilotages, l’élan est l’ennemi du passage à gué. C’est comme ça. Point.

Par contre, une technique qui ne change pas, c’est la reconnaissance du passage à pied…non je blague, mais dans la mesure du possible, essayez d’en estimer la profondeur et de lire le fond grâce au remous de l’eau. Les zones fortement perturbées cachent forcément un rocher ou un trou d’eau. Elles sont à éviter.

On enclenche la première ou la seconde courte et c’est parti. Si votre véhicule est muni d’un accélérateur à main, tirez dessus jusqu’à 1500 tours au moins… Cette manœuvre vous permettra d’éviter de caler au milieu de l’eau si vous relâchez l’accélérateur d’un coup. Entrez dans l’eau doucement afin d’éviter un choc thermique. Les grandes éclaboussures, c’est bon quand il y a 20 centimètres d’eau et des photographes. Au-delà, mieux vaut éviter.

Vous y êtes, La pénétration de votre 4×4 a provoqué une belle vague devant votre calandre. Le plus difficile reste à faire. Vous devez avancer à vitesse constante en poussant la vague devant vous. Si vous allez trop vite, elle va submerger votre capot et pénétrer partout ou il ne faut pas.

Ça marche ! Comme pour le dévers, pensez à vous diriger plus haut que votre objectif. De ce fait, si le courant vous pousse, vous vous retrouverez en face de la sortie. Pour grimper la berge, pas la peine d’accélérer comme un fou. Le simple fait de ne plus avoir à pousser une énorme masse d’eau va libérer le moteur et donner de la vitesse et de la puissance à votre véhicule. Vous voyez, Il accélère tout seul pour sortir.

Le franchissement d’un gué en trois étapes

C’est monsieur Brutos qui essaye. C’est parti avec une magnifique gerbe d’entrée de jeu. Ça éclabousse de partout. Un vrai jet ski. Oula c’est limite, le moteur a du mal à pousser la masse d’eau. La vitesse rapide sur le sec devient trop longue dans l’eau, raison pour laquelle il faut choisir un rapport court.

Ça y est, il est calé brutos. Chose a ne surtout pas faire : Essayer de redémarrer. L’appel d’air provoqué par cette manœuvre fait remonter l’eau par le pot d’échappement. C’est donc aussi mauvais que de mettre la prise d’air dans l’eau. Une fois de l’autre côté, pensez que vos freins sont inutilisables, mieux vaut le savoir avant. Pour les sécher, roulez quelques centaines de mètres en appuyant légèrement sur la pédale de frein.

Et surtout, si votre séjour dans l’eau a été prolongé ou répété, vidangez vos ponts et vos boîtes, dont les mises a l’air ont pu laisser entrer l’eau.

Remerciements à VIKLAND, RED ZONE TEAM

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