Raid Cap Fémina 2015

Cap Fémina 2015

Créé par Maïenga, le Cap Fémina vient proposer une alternative aux femmes qui souhaitent s’engager dans une aventure au Maroc, sans pour autant avoir envie de l’aspect compétition et gros challenge que l’on peut retrouver sur le Rallye Aicha des Gazelles. En effet, le Cap Fémina propose une expérience moins éprouvante physiquement que le RAG, cependant l’expérience reste intense, car elle permet de privilégier les rencontres avec le Maroc et ses habitants, de s’investir dans des axes solidaires (aménagement d’une école, fourniture de matériel scolaire, jouets, etc) tout en conservant des étapes au road book, qui permettront aux équipages de découvrir les différents paysages du Maroc.

Le Raid Cap Fémina 2015 est parti le jeudi 1er octobre de Villeneuve les Avignon. Le 2 octobre, les 54 équipages partis de France vont faire route pour prendre le bateau alors que sur place, à Meknès, les 8 équipages Québécois arrivent à l’aéroport.

Nos « cousines » d’outre-atlantique profiteront de cette journée pour procéder aux vérifications techniques et administratives, pendant que l’organisation prend ses marques, s’occupe du matériel et répartit les rôles des différents accompagnateurs du raid.

Le vendredi 3 octobre, les équipages arrivent petit à petit et commencent les stickages des véhicules. C’est aussi le jour consacré à l’étalonnage des odomètres, afin de pouvoir vérifier les distances parcourues par chaque équipage pour donner le classement.

La première étape du Cap Fémina a relié Azrou à Midelt avec une superbe spéciale d’environ 80 km qui a conduit les participantes à travers une magnifique forêt de cèdres où elles ont pu voir de près des singes magots qui ont apprécié les friandises qui leur ont été données. J’ai découvert à cette occasion que ces singes ont adoré le 4 quart Breton !

Quelques kilomètres plus loin, premier plantage pour un des 4×4. L’équipage 228, au lieu de prendre la piste principale, s’est dirigé dans le lit d’un petit torrent asséché qui longeait la route. Le pick up s’est retrouvé avec le ski de pont avant totalement immobilisé par un rocher. Après plusieurs tentatives infructueuses de le déplacer, il s’en sortira grâce à une sangle kinétic et à une jeep qui leur est venue en aide (équipage 273). Plus de peur que de mal, le 4×4 repartira accompagné par toutes celles qui s’étaient arrêtées pour donner un coup de main. Ici la solidarité n’est pas qu’un concept, elle s’applique au quotidien, les équipages n’hésitant pas à s’entraider quand une des leurs est dans le besoin.

Au fil des kilomètres, les paysages se sont diversifiés. En prenant de l’altitude, nous avons été souvent aux alentours de 1700 – 1800m, le décor s’est fait plus minéral, les arbres ont laissé la place à une steppe assez sèche et nous avons pu croiser de nombreux troupeaux de moutons, des ânes et des vaches. La réserve ornithologique des environs du lac de l’Afennourir a servi de lieu de repos pour souffler un peu et de nombreux teams en ont profité pour faire halte et déjeuner.

Plus tard, la route du col de Zad (pas loin de 2200 m), même si elle n’était pas techniquement difficile, a procuré des sensations fortes à celles qui n’avaient pas l’habitude de conduire des 4×4. Au final, tout le monde est bien arrivé à bon port à Midelt après une liaison de 90km.

La journée n’était pas finie pour autant, car sur place un rendez-vous était organisé par Coeur de Gazelles, avec une association de femmes. Celles-ci confectionnent des pâtisseries pour les mariages et les baptêmes, font de la couture et se réunissent tous les jours pour travailler et se retrouver. Ici elles ont pu montrer aux équipages comment confectionner des Zmitas (pâte à base de blé grillé qui est moulu et mélangé avec des amandes à l’huile grillées, des graines de sésame, des graines de fenouil, on pile le tout, on mélange ensuite cette sorte de farine avec de l’huile, du sucre glace, et du miel. A l’origine cette pâtisserie était faite pour le ramadan et maintenant elle est confectionnée pour toutes les occasions festives, un vrai régal !

En attendant que je trouve le temps de vous faire un joli texte, voici quelques images de la première étape marathon avec un bivouac au pied de « l’Escalier Céleste ».

Ce mercredi c’était l’étape la plus attendue mais aussi la plus crainte : Merzouga et les dunes de l’Erg Chebbi. Au petit matin tous les équipages sont réunis les roues dans le sable prèts à attaquer les premières petites dunettes qui seront suivies par de plus grosses. Celles qui ont de l’expérience savent ce qui les attendent et les autres sont assez fébriles
car les jours précédents, les anciennes Capfées et Gazelles leur ont parlé de cette étape de dunes. A peine le départ donné, une équipe se plante dans du sable humide et mou et c’est l’occasion pour elles, aidées par un autre team, de sortir les plaques et de mettre en pratique ce qu’elles ont pu apprendre lors de stage ou par les conseils dispensés par l’organisation. Le briefing de la veille ayant été très complet, normalement chacune sait comment réagir en cas de plantage et lors des franchissements. Le premier CP est rapidement atteint par certaines qui se mettent en route pour rallier les 3 autres CP des dunes et du dernier, qui est en option car beaucoup plus dur. La journée sera parsemée de plantages, de déplantages, de tentatives plus ou moins fructueuses pour progresser dans les cordons de dunes. De nombreux Marocains, en mobylette!, viendront au secours de certaines Capfées en les guidant et en leur indiquant par où passer.

Lorsque je quitterai le CP 4 X situé très en hauteur, moins de 10 équipages l’auront atteint et la température affiche déjà plus de 35°, c’est dire si la situation va se compliquer pour les retardataires. Eprouvante pour les participantes et leurs machines, cette étape restera gravée dans les mémoires, et déjà, de retour à l’hôtel, chacune partage son aventure de la journée.