Roumanie en 4×4

Pistes forestières grimpant vers des sommets enneigés, descentes au dessus de vallées verdoyantes, traversée des grande plaines du Sud, visites des monastères de Bucovine, halte les vallées de Maramures, tout au long de ce parcours de 2500 kilomètres, la Roumanie nous a enchantés. La rencontre avec une population chaleureuse et hospitalière, fière de nous accueillir y a fait pour beaucoup.

ouverture.jpg

Depuis son entrée dans l’Union Européenne, la Roumanie est devenue une destination privilégiée par les amateurs de voyages en 4×4. A ce titre, les grands spécialistes et organisateurs de raids ont inscrit maintenant au moins un circuit traversant la Transylvanie ou les Carpates à leur catalogue. Rares sont les participants à ces raids qui ne désirent pas revenir un jour ou l’autre dans ce pays qui ne laisse jamais indifférent ses visiteurs tant par ses contrastes que pour les surprises qu’il réserve. Vous êtes également de plus en plus nombreux à vouloir y partir seul ou en petit groupe de trois ou quatre voitures, pour prendre le temps de voir et d’aller à la rencontre des gens. Nous avons rencontrer certains d’entre-vous qui nous ont demandé de leurs prodigués quelques conseils. Dès leur retour, ils nous ont fait part de leur engouement pour cette région d’Europe.


Publicité



Nous vous proposons un carnet de voyage qui vous fera découvrir la Roumanie sous ses meilleurs jours. Cependant, nous vous invitons à vous écarté au maximum des routes balisées afin de prendre tous les chemins que vous pourrez rencontrer. Ces pistes innombrables, officiellement notées en blanc sur les cartes : “routes non modernisées”, vous ferons découvrir des campagnes bucoliques à souhait, des forêts immenses et somptueuses, des montagnes majestueuses, des panoramas époustouflants, des plaines cultivées égayées par les couleurs de saison, des villes au passé chargé d’histoire comme des citées modernes tournées vers le futur car, sachez-le, la Roumanie c’est tout ça à la fois. Enfin s’il fallait un autre argument pour vous décider à partir, beaucoup de Roumains s’expriment en français surtout dans le nord du pays. Selon les sources officielles ¼ de la population parle la langue de Molière et, plus surprenant, connaît très bien l’histoire de France comme notre littérature car cela faisait parti du cursus scolaire il y a peu encore.

Carrefour d’influences, occidentales, romaines, slaves, et byzantines, la Roumanie est comme un patchwork d’une grande richesse. Par tradition, son peuple est chaleureux et hospitalier notamment dans les petits villages. Il est courant que les Roumains accueillent l’étrangers en l’invitant à partager un verre, un café, un repas et souvent même à passer une nuit dans sa demeure.

charette.jpg

Ainsi, partout, vous serez reçu comme des rois et parfois, il sera même difficile de décliner l’invitation au risque de vexer vos hôtes.
Sorti des grandes villes, le voyageur étranger est souvent surpris par la vie très rurale des Roumains. Un grand nombre de charrettes tirées le plus souvent par des chevaux (mais aussi par des boeufs ou des ânes) circulent dans la campagne, sur les chemins mais également sur les routes à grande circulation ! Si d’un point de vu administratif chaque charrette doit posséder une plaque d’immatriculation et un éclairage (ou au moins un dispositif réfléchissant), dans la pratique il en va tout autrement !

paysage-2.jpg

Rouler la nuit en Roumanie demande une attention de tous les instants. Ceci dit, il faut se montrer également vigilant dans la journée car partout dans les villages ont peu rencontrer des animaux en liberté. Les oies vont à la mare le matin et en rentrent toutes seules, tout comme les vaches, chèvres et moutons qui vont et viennent dans la journée sous la garde d’un berger mais reviennent le soir au bercail et attendent tranquillement sur la chaussée qu’on vienne leur ouvrir la porte… La vie des villageois est assez rude. Leurs activités tournent pour beaucoup autour de l’agriculture et de l’élevages (moutons et vaches). Chaque famille se nourrit de ce qu’elle produit, vendant le surplus sur des marchés “campagnards” qui feraient bien des envieux chez nous. Ainsi, tous les légumes et fruits sont BIO et naturels et sincèrement, ils ont un autre goût.

Au coeur de la Transylvanie

Passant par la Hongrie, nous arrivons à Oradea, au nord Ouest de la Roumanie. Cette ville appartenant au Judé de Bihor, est l’une des plus prospère de Roumanie. Elle mérite que l’on s’y arrête car si la majorité des constructions date de l’ère communiste, certains immeubles beaucoup plus anciens et de style baroque, ont été construits à l’époque Austro-Hongroise et offrent un certain cachet à Oradea. Nonobstant la magnifique cathédrale Baroca qui a elle seule mérite une visite ainsi que la nouvelle galerie “passage de l’aigle Noir” qui oscille entre le style avant gardiste et le baroque, la ville est riche et il est plaisant de s’y promener.

aro.jpg

Non loin d’Oradea, au coeur des monts Apunesi, les montagnes Padurea Craiului offrent des paysages très pittoresques fait de grottes et cavernes, de canyons creusés par les torrents et de collines aux pentes douces couvertes de forêts de conifères qui descendent jusqu’au pâturages. Parmi ces lieux hauts en couleurs et en curiosités, les grottes de Meziad ou de Scarisoara, sont très réputées. Cette dernière, située à 1200 m d’altitude, abrite un glacier millénaire unique en Europe.
Nous poursuivons notre chemin en direction de Cluj Napoca. Considéré comme la capitale de la Transylvanie, la ville a été habitée jusqu’en 1918, essentiellement par des Hongrois et des Saxons Allemands. Aujourd’hui, ces communautés sont devenues minoritaires. (- 20 % de la population) nous passerons rapidement pour nous diriger vers la perle de Tirnava plus connue sous le nom de Sghisoara.

paysane.jpg

Les villages Saxons

Sghisoara est sans aucun doute la citée fortifiée la mieux préservée de la Transylvanie même si son coté “authentique” se voit un peu dénaturé par les quelques boutiques pour touristes.Un certain Vlad Dracul qui a prêté son nom à la légende de “Dracula” aurait vécu ici. Mais ce n’est pas le coté le plus attractif de cette petite ville classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Fondé par des artisans et des marchands allemands, appelés Saxons de Transylvanie, Sghisoara. a eu, pendant plusieurs siècles, (près de 850 ans) un rôle stratégique et commercial important dans une région qui marque la frontière entre la culture latine et la culture byzantine orthodoxe de l’Europe du sud-est. On retrouve ces influences saxonnes dans toute la région du Judet de Mures, dans de petits villages à l’architecture typique. Souvent ceux-ci sont bâtis autour d’une église fortifiée construite par les Allemands vers le XI e siècle pour fuir les famine qui régnaient un peu partout dans l’Europe. La plus importantes est celle de Biertan mais de plus petites, parfois situées au bout d’un chemin qui ne mène nulle part, méritent vraiment le détour.
Toutefois, ce patrimoine culturel est menacé par la disparition des couches sociales et culturelles qui formaient et maintenaient les traditions de l’endroit. Malheureusement , ce n’est pas la seule région de Roumanie où, patrimoines et traditions sont en péril comme nous le constateront dans la suite de notre voyage.

Entre modernisme et tradition

sibue-2.jpg

A l’origine, colonie romaine de Cedonia puis baptisé Hermannstadt par ses fondateurs, Sibiu tire son nom actuelle de la rivière Cibin sur les rives de laquelle elle fût édifiée. Malgré la modernisation (gros travaux en 2007) la ville a conservé un charme particulier, ses maison de style germain, ses grandes places…
Dans le centre historique de la ville se trouve le musée d’art et le musée des sciences. Mais Sibiu est aussi un grand centre culturel international et reçoit plusieurs festivals Européens (musique et cinéma).

Pour notre part, en quittant Sibiu, nous nous sommes dirigés sur Ramnicu Valcea en longeant la vallée d’Olt. en empruntant la belle route goudronnée. Mais quel paysages ! Cette vallée est une véritable merveille qui coupe les Carpates méridionales. Outre les monastères de Cozia et de Turgul qui méritent une attention particulière, nous avons pris le temps de nous balader dans le parc naturel de Gozia , non loin du mont qui lui a donné son nom. Celui-ci culmine à 1660 mètres. Et donne naissance à des sources et torrents descendants en cascade dans la vallée. Nous avons traversé des petites villes, stations thermales réputées comme Calimanesti Caciulata. A ce que l’on dit, Napoléon III appréciait les eaux minérales de cette station et en faisait venir jusqu’à Paris ! Nous arrivons enfin Ramnicu Valcéa. Une jolie bourgade où l’on peut faire étape. A ce stade il faut faire un choix : couper pour rejoindre Brasov ou filer directement sur Bucarest puis Constanta pour rejoindre la mer Noire. Nous optons pour la seconde proposition. Nous quittons les montagnes pour traverser les grandes plaines, grenier de la Roumanie. Le paysage se montre un peu monotone et nous faisons au plus vite.
Bucarest est une grande capitale Européenne avec embouteillages garantis ! Ville de contraste, où buildings modernes fait de métal et de verre jouxtent les immeubles de style , Bucarest ne retranscrit en aucune manière les impressions que nous avons ressenties dans le reste de la Roumanie. Nous visitons l’essentiel et nous nous échappons rapidement. pour aller sur les rives de la mer Noire. Ville balnéaire, Constanta c’est un peu comme sur la cote d’Azur. Grands Hôtels et parcs d’attractions se succèdent. En revanche, en remontant un peu plus sur le Nord (en direction d’Histria) nous tombons sur de grandes plages de sable fins quasiment désertes. Plus loin, le Delta du Danube matérialise la frontière avec l’Ukraine. Découpé par trois bras principaux Chilia, Sulina et Saint George, l’embouchure du Danube forme un delta de plus de 5000 km², parsemé de presque 400 lacs et parcouru de centaines de kilomètres de canaux. Espace protégé, c’est un des plus précieux joyaux de la nature en Europe. Il est possible de le visiter ( en bateau avec un guide Français) à partir de Tulcea.

La Moldavie Roumaine

Nous avons fait un grand saut, pour rejoindre la Moldavie Roumanie et Bacau. ( Il est possible de remonter par les Carpates mais cela prend beaucoup plus de temps et nous nous sommes vraiment attardés !) De fait, nous nous dirigeons maintenant sur Pietra Neamt en faisant le détour par le lac Batca Doamnei. Il n’y a pas le choix, c’est du goudron, mais nous sommes assurés d’avoir des vues superbes sur le lac artificiel. De Pietra Neamt nous retiendrons son caractère pittoresque, et ses jardins fleuris. En faisant étape à Targu Neamt, nous visitons les Monastères de Neamt, Secu, Sihastria et surtout celui d’Agapia. Il faut savoir qu’il y en fait deux monastère à Agapia.

eglise1.jpg

Le premier est le plus connu mais le second est le plus beau ! Agapia le Vech est construit en bois On y accède par un petit chemin qui grimpe dans la forêt sur 3 ou 4 kilomètres. Pour la petite histoire, en quittant Agapia, nous avons essayé de rejoindre le monastère de Siahstria par les pistes indiquées en blanc sur la carte. Nous avons tourné une partie midi entière dans la montagne, sans trouvé un passage. A partir de Suceava, en passant par Radauti nous visitons celui les monastères de Sucevita, puis celui de Voronet.Nous arrivons en Bucovinie, région emprunte de spiritualité par le nombre et la beauté incroyable de monastères.

eglise2.jpg

Si par la langue les Roumains ont hérité du latin, ils puisent les raçines de leur foi des influences byzantines. 80 % de la population est orthodoxe si ce n’est plus ! La religion joue un rôle important dans la vie des Roumains principalement en Bucovinie et en Moldavie. Dans ces régions, les monastères sont légions et l’on ne peut s’empêcher de ressentir cette spiritualité environnante. Nous poursuivons notre route par la montagne jusqu’à Nasaud. Puis, obliquons par la 17D figurant en blanc sur la carte. Selon la légende c’est une route non modernisée, dans la réalité, une piste à peine praticable par endroit. Celle-ci grimpe dans la montagne à travers la forêt. Le paysage est encore une fois magnifique mais le ravin n’est pas loin des pneus. Passé le col, nous redescendons vers Borsa avec la joie de retrouver le bitume. La vallée de l’Isa traverse de nombreux villages où se déroulent le dimanche, fêtes religieuses, processions, kermesses et autres réjouissances. Elle mène au monastère de Barsana., un des plus beau de la région. Nous arrivons au coeur de Maramures
De là, nous poussons jusqu’à Sighetu Marmatiei pour remonter la vallée de la Mara. En effet cette vallée est renommée pour les portails en bois qui bordent la route. Réservés dans le passé aux familles riches, ces portails ont une grande symbolique car ils figuraient selon la tradition, une barrière contre le mal. La maison, la famille, étaient ainsi protégées. Les habitants de ces vallées comme celles avoisinantes respectent les traditions. Les jours de fête et les dimanches ils revêtent des habits et costumes traditionnels avec une grande fierté.

costume.jpg

Chaque région à ainsi son costume où dominent trois couleurs principales, le rouge le blanc et le noir. Mais si les anciens perpétuent ces coutumes, les jeunes gens préfèrent maintenant le jeans et le T shirt.
Sapanta est réputée pour son cimetière très original. Chaque tombe est ornée d’une sculpture sur bois, sorte de bas relief qui raconte d’une manière très humoristique la vie du défunt. Ces peintures au style naif sont l’œuvre de Ioan Stan Patras. Non loin, le monastère mérite également une visite.
Tard dans la nuit nous rejoignons Baia Mare. La ville a accueilli une école de peinture fréquentée par des artistes (impressionnistes) venus du monde entier. Mais c’est surtout par son industrie minière que le chef lieu est connu. La pollution accidentelle de l’an 2000 est encore présente dans les esprits. Nous quittons Baia Mare pour nous diriger en direction de Sighetu Marmatiei en passant par Baia Sprie, une autre petite ville minière. Une halte s’impose avec la visite d’une mine. Puis, nous poursuivons la montée du col de Pasul Gutai. La montée de celui-ci est somptueuse avec de superbe panorama sur la région. Passé le col, la route redescend sur la vallée de la Mare. Mais nous obliquons par une piste sur la gauche. Le sentier nous fait découvrir d’autres paysages encore plus sauvages. En traversant la forêt, nous tombons sur une équipe de bûcherons. Ceux-ci travaillent encore à la cognée !

Les maisons bleues

Les maisons de la région ne possèdent qu’une seule pièce et leurs murs sont recouverts d’un enduit bleu qui les caractérise. Quelques-unes unes sont encore couvertes d’un toit de chaume. La porte est la seule vraie ouverture car les fenêtres quand il y en a, sont de toutes petites tailles. Ces maisons sont souvent superbement décorées ce qui confère un certain charme à la région. Cependant, elles disparaissent les unes après les autres, remplacées par des bâtisses plus grandes, « plus modernes » fabriquées, elles, en parpaings. L’un des villages est réputée pour ces maisons : Gherta Mica Après avoir traversé le village nous empruntons l’un des chemins pentus qui mènent aux pâturages pour assister au couché du soleil sur la plaine.

maison_bleue.jpg

Pour le retour, nous passons la frontière non loin de Satu Mare qui sera notre dernière ville d’étape. Le centre de Satu Mare (qui signifie grande ville) est en fait assez petit et s’organise autour de la place de la Liberté, aujourd’hui jardin public très fleuri et parfaitement entretenu. C’est là que l’on trouve les meilleurs hôtels de la ville. La circulation est peu dense. Nous passons par la station service pour faire le plein en GO. C’est le même prix qu’en France ….
pour la dernière fois, nous partageons la chaussée laa chaussée avec les piétons, les vélos, les charrettes tirées par les chevaux ou les boeufs, les camions, les semi-remorques, et les voitures…

En pratique

Pour les courts séjours ne dépassant pas les 30 jours, les citoyens européens (donc les Français), peuvent entrer en Roumanie avec la carte nationale d’identité ou un passeport en cours de validité.

Se faire comprendre

Le roumain est une langue latine mélangée avec des mots slaves, hongrois, turc…
Les Roumains comprennent spontanément l’italien mais beaucoup d’eux parlent français. Quant à l’anglais il se généralise.
Quelques expressions courantes :
Oui da
Non nu
Merci Multumesc
Bonjour Buenazjua
Bonsoir bunaseara
Bonne nuit noapte buna
S’il vous plait varog
Madame, doamna
Monsieur domnule

Le téléphone

Pas de soucis pour téléphoner avec son portable, la Roumanie est couverte par un réseau performant. Toutefois, nous vous conseillons l’achat d’une carte SIM roumaine. Mais même si les appels intérieurs ne sont pas trop cher, en revanche sur l’international la facture est douloureuse. 65cts d’euro la minute !

Décalage horaire :
Quand il est 12 heures à Paris, il est 13 heures à Bucarest

Capitale : Bucarest.

– Superficie : 238 390 km2.

– Population : 22 387 000 habitants.

Texte et photos © Gooffy

www.couleurs-evasion.fr

Lire d'autres articles
- Publicité -

Toutes les infos sur les véhicules utilitaires : Utilitaire Magazine

Nos partenaires publicitaires

Rejoignez nous sur Facebook