Test pneus 4×4 anaconda

Si Bernard Jamet, le Boss de JAMET-PNEUS, vous propose un jour de tester en avant première un tout nouveau profil tout juste démoulé, vous répondez quoi . ? Et bien, moi c’est pareil. Trois jours plus tard ils étaient là. Ils se sont les Anacondas, un profil agressif, censé trouver sa place entre le Macho et l’Alligator, et répondre à la nouvelle demande des pneus tout terrain toujours plus hauts.

Au premier coup d’œil, le profil exclusif et peu commun du pneu déclenche la passion ou le rejet. On aime ou on aime pas, c’est à vous de juger… Moi j’adore !.

1.jpg

Profitons qu’ils soient encore propres (et cela ne va pas durer je vous le promet) pour en vérifier les différentes caractéristiques techniques.

2-2.jpg

Profil : Agressif typé boue (proche du Super Swamper Bogger).

Sens de roulement : Unique.

Profondeur des crampons : 2 cm minimum.

Largeur : 24 cm de crampons à crampons.

Hauteur : 83 cm.

Indice de charge : 116 = 1250 kg par pneu.

Indice de vitesse : K = 110 Km/h.

3.jpg

Maintenant, destination le département de la Somme (80) et plus particulièrement la région de Crécy-en-Ponthieu pour effectuer un test grandeur nature dans cette région encore grasse malgré la saison estivale.

Arrivé sur place, Sylvain Plé un passioné de Tout Terrain sur le secteur me sert a de guide. Son patrol 3.3 échange ses pneus tout terrain BF Mud en 33/9,5R15 contre les anacondas. Premier constat, le pneu trouve sans problème sa place dans les passages de roue et donne un look inimitable au véhicule. Un vrai accessoire de mode.

4-2.jpg

Sur la route : Pression 2 kgs

La première partie du test consiste à nous diriger par la route vers les zones humides. Les pneus non équilibrés se montre relativement silencieux pour ce type de profile. Comprenez qu’il font plus de bruits que des mixtes mais pas forcement plus que ceux à vocation purement TT. A titre de comparaison, les décibels émises sont identiques aux Macho ce qui est surprenant venant de crampons strictement perpendiculaires au sens de roulement.

5.jpg

La tenue de cap et le freinage restent aussi dans la moyenne supérieure et vous pourrez envisager de croiser sans soucis à 90 km/h sur les départementales bosselées et sinueuses de votre région. Avec un peu d’anticipation, il ne devrait rien vous arriver.
Au delà de 100 km/h, la tenue de cap en virage deviens moins nette et le point de corde reste plus difficile à tenir…sans générer la moindre frayeur ni le moindre danger. D’autant que le pneu aurait tendance à téléphoner avant de décrocher (due à la hauteur de flancs très importante).

6-2.jpg

Bien que ce ne soit pas son terrain de prédilection, l’Anaconda se révèle donc comme étant très sécurisant et confortable sur route. Un critère à ne pas négliger pour qui n’a pas de plateau ou plusieurs trains de pneus.

Tout Terrain : Pression 1,2 kgs

Le premier exercice consiste à grimper une belle butte de terre en léger dévers agrémentée d’un croisement de pont. Longtemps infréquentée, elle est recouverte de hautes herbes. Pour être certain de ne pas faire de mauvaise rencontre avec un obstacle camouflé, Sylvain l’aborde en 1ère courte sur un filet de gaz. Une fois dans la pente, le pneus grippent sans jamais patiner et le Patrol poursuit son ascension. A cette vitesse très réduite l’inertie est inexistante. Seule l’adhérence des pneus permet de hisser le véhicule. Les ponts commencent à croiser sans qu’aucune roue ne vienne perdre l’adhérence et ce grâce aux gros crampons latéraux qui, sous l’effet de l’inclinaison des roues, viennent attaquer directement le sol. Malgré le poids du véhicule et la faible vitesse : pas de perte d’adhérence jusqu’au sommet.

7.jpg

En haut, nous restons bluffés. Pas la moindre amorce de patinage. Rien, J’en ai marre, c’est pas rigolo.

8-2.jpg

L’exercice est réitéré en poussant le vice jusqu’à s’arrêter au milieu. Et ça repart sans gratter. Trop c’est trop.

En dévers, je pensais au moins que les crans parallèles ne permettrait pas de conserver une trajectoire idéale. Pourtant, la bonne déformation de la gomme et de la carcasse garantissent une adhérence excellente dans ce type de manœuvre. Même là, je ne pourrais pas dire de mal. Un bémol tout de même, nous n’avons pas eu l’occasion de tester des plan inclinés trop gras, mais nos premières constatations laissent à penser qu’il ne devrait trop mal se sortir d’affaire dans ce genre d’exercice. Tant pis pour moi.

9-2.jpg

Sur les chemins, la forte hauteur des flans associée à une faible pression font de lui un pneu très confortable, même à vitesse élevée. J’aurais tendance à le conseiller aux frustrés de la pédale d’accélérateur qui conduisent comme des abrutis dans les chemins. Son adhérence est telle qu’il vous donne une chance supplémentaire de ne pas finir dans les champs…

10-2.jpg

Devant nous, un joli petit passage à gué. Il se compose d’une grosse marche en descente avec un bon croisement de pont formé par les coups d’accélérateur rageurs de ceux qui le prennent en sens inverse et qui n’arrivent pas à en sortir. Le gué à proprement parlé n’est pas très profond (50 cms au maximum) mais sableux et en dévers à droite. Enfin la sortie est très glaiseuse et herbeuse avec de profondes ornières. Pas idéal pour un 4×4 équipé de lames. Enfin du spectacle.
Une fois dans la descente, le Patrol s’immobilise, pendu sur son crochet d’attelage. C’est pas bon signe. Le croisement de pont fait patiner la roue avant droite. Ouai, on a gagné…mais en braquant a gauche, les crampons extérieurs (toujours eux) viennent gripper sur le bord de la paroi et débloquent la voiture. Une fois dans l’eau, pas le moindre problème. A plat et si rien ne frotte ou ne bloque la progression, je pense qu’aucun terrain ne peut mettre en difficulté de telles sculptures. Il faut maintenant penser à remonter. Là, le problèmes est tout autre. Le plan est raide et les ornières sont très creusées. Pourtant, un bon coup de gaz suffit à grimper le 4×4 au sommet sans que les pneus n’aient perdus la moindre adhérence.

11-2.jpg

Confidence au sommet ; Sylvain était assez peu confiant ; Il était resté coincé au fond il y a peu de temps.
Une fois les roues lavées, direction un gros bourbier marécageux au fond d’une pâture. Le premier passage s’effectue avec une facilité déconcertante. En seconde courte avec légèrement d’élan, les pneus trouvent suffisamment d’adhérence pour arracher le lourd Patrol à sa gangue de boue. Trop simple, je vais finir par retirer une roue au hasard histoire de corser un peu la manoeuvre. La deuxième tentative sera la bonne. Légèrement en croisement de pont, Sylvain décide de s’arrêter au milieu pour prendre quelques photos. Jusque là pas de soucis. Si ce n’est qu’au premier coup de gaz, les roues délestées patinent, immobilisant le véhicule. Trop tard pour la marche arrière à la volée. Les roues ont déjà creusées leur trou et le Patrol est posé. Pendant les 60 minutes de vaines tentatives pour sortir de ce mauvais pas, nous aurons tout le temps de constater que les pneus débourrent franchement bien et que la voiture ne demanderait qu’a avancer si elle n’était pas éperonnée sur ses lames et son sabot avant..

12.jpg

On peut aussi vérifier que malgré un profil qui semble privilégier les marches avant, le pneu adhère bien en marche arrière et se vide correctement. On aura beau tout essayer, les branches, l’insistance…, rien, si ce n’est le tracteur 4 roues motrices de l’agriculteur voisin ne pourra nous faire sortir. Une fois extirpé du trou, notre sauveur, complètement incrédule nous assure de l’impossibilité de la manœuvre. Alors profitant de sa présence salvatrice, nous retentons l’expérience dans tous les sens. Et on est passé partout sur un filet de gaz. Moralité, Mr Jamet, si vous décidez de le sortir en taille Massey-Ferguson, nous avons déjà un client.

13.jpg

Conclusion :

Au terme de ce premier essai un peu rapide mais complet, nous pouvons vous assurer de l’excellente qualité d’accroche des Anacondas. Ces pneus repoussent encore les limites de l’infranchissable, et ce grâce à leur hauteur importante, qui, combinée à la bonne largeur de la bande de crampons évitent de trop descendre dans les ornières et de poser le véhicule.

14.jpg

Je ne saurais trop les conseiller entre autre au 4×4 équipés de ressorts à lames fixées sous les ponts. La bonne hauteur du pneu compensera la faiblesse de la garde au sol.

Ils sont aussi à prescrire à tous les accros de franchissement viril qui disposent de suffisamment de chevaux et de couple pour entraîner une telle monte.

15.jpg

J’ai surtout apprécie leur faible destruction des sols. Ils marquent et abîment bien moins qu’on ne pourrait l’imaginer, et c’est un critère de choix à prendre en compte dans l’achat de pneus. Si nous voulons continuer à poursuivre notre pratique ailleurs que sur terrains privés, il faudra tenir compte de cet aspect. Voyez déjà le nombre d’organisateurs de raids qui interdisent les pneus a tétines dans leur règlement.

16.jpg

Enfin, j’ai gardé le meilleur pour la fin. Cette monte don les mensurations se rapprochent d’un 33 / 12,5 R 15 et dont le profil rappele un américain bien connu ne coûte que 110 Euros. Eh oui, seulement 720 de nos anciens Francs.

17.jpg

PRECISION QUI A SON IMPORTANCE : les pneus qui nous ont été envoyés seront restitués, nous ne les garderons bien évidemment pas après l’essais. Ce point de « détail » sera valable pour tous les matériels qui nous seront prétés à l’avenir.

Lire d'autres articles
- Publicité -

Toutes les infos sur les véhicules utilitaires : Utilitaire Magazine

Nos partenaires publicitaires

Rejoignez nous sur Facebook